Selon le Washington Post, les Etats-Unis et la France auraient renforcé ces derniers temps la surveillance aérienne du Sahel. Les deux pays auraient établi leurs bases à l’aéroport de Ouagadougou.
Ces révélations interviennent dans la foulée de la décision de Paris de nommer un représentant spécial pour le Sahel. Jean Felix-Paganon qui s’est déjà rendu lundi à Bamako, devrait poursuivre ses contacts dans plusieurs autres pays de la région. A l’issue de ses concertations avec les dirigeants des pays concernés, le représentant spécial français devrait établir un plan d’action pour le Sahel. Ces développements interviennent alors que la zone du Sahel s’apparente de plus en plus à une poudrière. Les réseaux de narcotrafiquants, les groupuscules terroristes et les mouvements séparatistes armés qui ont noué une alliance d’intérêt, menacent la stabilité de nombreux Etats de la région. Pour les Etats-Unis, le fait de s’établir à Ouagadougou leur permet de surveiller la Mauritanie, le Niger et bien évidemment le Nord du Mali. En somme, tous les territoires sur lesquels les groupes d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique) et les autres groupuscules terroristes se montrent particulièrement actifs. Le recours aux drones, comme au Yémen et en Afghanistan, serait de plus en plus envisagé. Mais, les Etats-Unis ne sont pas les seuls à se montrer vigilants dans la région. La France, également, organise des vols de reconnaissance d’ULM (Ultra-Léger Motorisé) aux abords des aéroports de la région, avant l’atterrissage et le décollage des avions d’Air France. Paris craint en effet des tirs de missiles sol-air, ces redoutables armes tombées entre les mains d’AQMI après la chute du régime du Colonel Kadhafi. Des forces spéciales françaises sont également basées en Mauritanie. Bien que ni les Etats-Unis, ni la France ne se disent disposés à intervenir militairement dans la région, ils pourraient toutefois apporter un soutien logistique et du renseignement aérien en cas d’opérations armées de la CEDEAO sous mandat de l’ONU.
Le cas du Sahel n’est pas isolé puisque, toujours selon des sources militaires et du renseignement américain, citées par le Washington Post, les Etats-Unis disposeraient d’une douzaine de « bases » aériennes sur le continent africain, regroupées en réseau. Ces « bases » qui seraient en fait de simples hangars situés à l’écart, sur des aéroports ou des bases militaires locales, se situeraient à Djibouti, au Kenya en Ouganda et en Ethiopie. Car officiellement, les Etats-Unis ne disposent que d’une seule base militaire en Afrique, située à Djibouti.
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