Tuesday, December 24

Vaste soulèvemen​t dans les camps de

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5771702-8604003Alors que le juge espagnol, Pablo Rafael Ruiz Gutierrez de l’Audience nationale, auditionnait les premiers témoins dans le cadre des accusations portées contre des dirigeants du Polisario, les habitants des camps manifestaient contre la précarité dans laquelle ils vivent à cause du détournement de l’aide internationale qui leur est imposé et qui sert, désormais à renflouer les comptes bancaires de la classe dirigeante.
Ces manifestions ont commencé lorsqu’un jeune Sahraoui algérien originaire de Tindouf a mis le feu à des pneus bloquant la circulation en plein centre-ville. Le jeune homme a agi ainsi pour protester contre l’interdiction  de s’adonner au commerce de carburant qui constituait son unique source de revenus.
Malmené par les gendarmes algériens, le jeune homme a, aussitôt, été soutenu par des passants qui ont repoussé les gendarmes. Une escadre de l’ALN est intervenue pour prêter main forte aux éléments de la gendarmerie et repousser les manifestants.
Ces derniers se sont dispersés dans les camps qui étaient en ébullition depuis quelques jours, suite au kidnapping par la milice du Polisario de cinq Sahraouis qui avaient scandé devant le Q.G. des séparatistes leur soutien à la proposition d’autonomie de nos provinces sahariennes et leur désir de rallier la mère patrie.  Ce kidnapping, ladite milice a fini d’ailleurs par le reconnaître sous la pression des manifestants.
Selon des informations en provenance des camps, le Printemps arabe aurait élu domicile dans les camps de Tindouf. Face aux multiples demandes de la jeunesse de voir la démocratie instaurée, la direction du Polisario a répondu par l’usage de la matraque et les tirs à balles réelles.
Ainsi les affrontements qui opposent les milices du Polisario aux contestataires réuni sous la bannière du Mouvement de la jeunesse révolutionnaire sahraouie, sont-ils devenus quotidiens. Cette ONG réclame, depuis plusieurs mois déjà, des réformes démocratiques incluant le départ de Mohamed Abdelaziz qui détient le record de longévité au pouvoir en Afrique (36 ans) ainsi que son clan.
« La semaine dernière, l’un de ces affrontements a dégénéré. Débordées, les milices des séparatistes ont fait usage de balles réelles pour disperser les contestataires. L’aviation algérienne stationnée dans la base militaire de Tindouf a prêté main forte au Front en envoyant ses hélicoptères », confient des sources citant des habitants des camps.
Si cette intervention armée n’a pas fait de mort, on déplore une dizaine de blessés qui ont été transportés vers la baraque construite par des Cubains et que le Polisario appelle pompeusement hôpital de Rabouni. Les mêmes sources font état, également, de l’arrestation de plusieurs manifestants, notamment cinq d’entre eux dont  la milice du Polisario a avoué la détention.
L’accrochage avec le jeune homme de Tindouf est venu  jeter de l’huile sur le feu et réanimer  une contestation qui ne demandait qu’à être réactivée  et qui a pour origine l’éternel problème de la distribution des aides internationales. Une opération qui est gangrénée par  des détournements de la part des amis d’Abdelaziz.
C’est pour dénoncer cette injustice que la contestation a commencé, et ce, comme nous le confirment les mêmes sources, depuis la fin de juillet. La situation est très critique. La population des camps est prise entre le marteau du dictat de la direction du Polisario et l’enclume de la pénurie alimentaire. Une situation qui profite pleinement à la direction du Front et lui permet de réclamer davantage d’aides internationales.
Dans des déclarations à l’agence EFE, le représentant du Polisario en Espagne, Bouchraya Beyoun, a, à cet effet, sollicité, mardi, l’envoi de coopérants et d’aides vers les camps de Tindouf. Une trentaine d’Espagnols a ainsi atterri, mercredi, à la base militaire algérienne de Tindouf. Ce groupe est composé notamment de membres de la Coordination des associations amies du peuple sahraoui; une opération médiatique destinée à la consommation interne, et rien d’autre, puisqu’elle devait prendre fin en très peu de temps. C’est dire que même les plus fervents partisans du Polisario doutent de sa capacité à assurer leur sécurité.
A la contestation qui secoue les camps de Tindouf, il y a lieu de noter des défections de certains cadres du Polisario. Des sources généralement bien informées soulignent que le représentant du mouvement en Suède, Ali El Kantaoui, aurait quitté le navire de Mohamed Abdelaziz. Des proches de la prospère famille de ce dernier avancent qu’il serait en pourparlers avec les autorités marocaines pour son éventuel ralliement du Maroc. Ces pourparlers, Ali Kantaoui les aurait commencés lors de sa visite, en 2012 à Laâyoune où sa famille est l’une des plus riches.
La défection de Kantaoui s’ajoute à la démission, il y a quelques mois, de l’ancien «pseudo-ministre » de la Coopération, Ahmed Ould Berkalla. Un homme qui ne cache pas son désaccord avec Khadija Hamdi, la très influente pseudo-ministre de la Culture et épouse de Mohamed Abdelaziz. De fait, il s’agit de la fille de l’ancien maire algérien de Tindouf qui, une fois son père mis à la retraite, s’est convertie dans le commerce. «Sa principale activité est la vente à la population des camps des produits alimentaires  issus des aides internationales. Elle y possède plusieurs magasins et son négoce est tellement florissant qu’elle exporte les aides détournées vers Bechar en Algérie, Zouerate en Mauritanie, et même au Mali », concluent les mêmes sources.
Ahmadou El-Katab | Vendredi 16 Août 2013
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