Thursday, November 14

Stratégie OCP: Assurer les grands équilibres financiers

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Stratégie OCP: Assurer les grands équilibres financiers
Une vision globale de financement applicable à tout projet
Un apport en fonds propre d’au moins 50% du montant

Le directeur exécutif en charge du pôle financier et supports de gestion de l’OCP, est resté fidèle à sa réputation. Jusqu’au bout, Mohamed El Hajjouji, ne lâchera rien sur les états financiers du groupe qui seront validés par le CA, le 27 mars. «2011 a été une excellente année pour le groupe», se contentera-t-il.

– L’Economiste: Quel montage financier pour les projets de mine et de laverie que l’OCP vient de lancer?
– Mohamed El Hajjouji: Pour ces deux projets et comme pour le reste de nos investissements, nous avons une stratégie globale de financement, qui comporte une composante fondamentale et qui consiste au maintien des grands équilibres financiers du groupe. Nous sommes en train de réaliser un programme d’investissement très ambitieux et ce pour la période 2010-2020, de l’ordre de 130 milliards de DH… Nous le faisons dans le strict respect des meilleurs standards financiers internationaux. Cette stratégie de financement comporte une partie en auto-financement de l’ordre de 50% le reliquat par recours au marché financier et ce, dans le cadre des meilleurs arbitrages possibles. Ces arbitrages concernent aussi bien les contreparties, les instruments, les devises les taux, en privilégiant le plus possible les maturités longues et ce dans un souci de diversification.
Un autre élément très important dans notre démarche est d’avoir des contre- parties d’excellente qualité. Je cite à titre d’exemple la Banque européenne d’investissement, l’Agence française de développement, la Banque africaine de développement, etc. qui ont d’énormes exigences pas uniquement financières mais environnementales, économiques, sociales…

– En quoi consiste ce maintien des équilibres?
– C’est avoir un bilan très solide financièrement, qui est la condition sine qua non, pour aller sur le marché financier aussi bien national qu’international, pour avoir accès au plus grand nombre d’investisseurs dans de meilleures conditions de liquidité. C’est-à-dire une disponibilité de ressources, de maturité mais aussi de condition et de coût. Les grands équilibres ce sont des règles qui existent et qui sont appliquées par les grands opérateurs économiques de divers secteurs. Parmi les éléments auxquels les marchés financiers accordent une grande importance, je cite notamment la capacité de l’entreprise à générer de son activité un résultat à même de rembourser sa dette dans un horizon de temps déterminé, sa capacité à transformer ce résultat d’exploitation en cash et le niveau de ses disponibilités
– Vous avez fait appel au marché de la dette privée. Quel est aujourd’hui l’état de la trésorerie du groupe ?
– Justement, cet emprunt obligataire est une opération qui rentre dans cette stratégie dont un des éléments-clés est la diversification. L’emprunt obligataire dont il est question n’est que de 2 milliards de DH, alors que notre capex (ndlr: le capital expenditure sert à financer les immobilisations ou à apporter les moyens nécessaires à l’exploitation d’une entreprise) est de 130 milliards. C’est une opération qui constitue une diversification de nos sources de financements et qui rentre dans cette stratégie globale dont j’ai parlé précédemment.
– Que reste-t-il du toilettage bilanciel lancé en 2007 pour se conformer aux normes IFRS?
– Ce travail est terminé, depuis la transformation de l’Office en société anonyme. Nous sommes aujourd’hui full IFRS. Depuis 2009, nous produisons des comptes sociaux annuels consolidés aux normes marocaines, ainsi qu’aux normes IFRS tous les six mois, audités et certifiés par des auditeurs externes et commissaires aux comptes. Nous sommes très attentifs à la qualité de notre relation avec le marché financier marocain avec lequel nous avons démarré à travers l’opération d’emprunt obligataire, une relation que nous pensons maintenir à terme.

– A combien s’élèvera le montant des dividendes au titre de participation de l’Etat?
– C’est au conseil d’administration, prévu mardi prochain, d’en décider. Une fois le montant des dividendes approuvé, il sera public.
– Quid de vos bénéfices?
– Sur cette question aussi, je me contenterai de dire que 2011 a été une excellente année pour le Groupe, tant en termes de chiffre d’affaires, de marge que de résultat d’exploitation. Nous publierons nos comptes dès leur publication par le Conseil d’Administration et nous tiendrons une réunion de présentation de nos résultats.

– Qu’en est-il du poids de l’endettement dans vos comptes consolidés?
– L’endettement du groupe est tout à fait maîtrisé. Il est géré dans le cadre des respects des grands ratios et équilibres.

– Le marché se fait écho d’une augmentation de capital. Si vous le confirmer, quelles seront les modalités?
– Non, il n’y a pas de projet d’augmentation de capital.

Nouveau cap de production

Il s’agit de projets industriels qui vont nous permettre de franchir un nouveau cap en termes de production, de tonnages de produits extraits, de valorisation de ressources, de production des ressources hydrauliques, en termes de technologie, de valorisation du minerai. L’OCP est aujourd’hui dans une dynamique où tous ces éléments sont pris en considération. El Hajjouji est catégorique: «l’entreprise ne peut pas développer ses capacités sans avoir à l’esprit le souci de préservation des ressources minières, de l’environnement. De même, «le groupe ne peut pas développer un programme d’investissement au détriment de sa solidité financière». Selon El Hajjouji, sa force réside dans le fait que son management tient compte de tous les éléments d’équilibre qui permettent d’avancer dans plusieurs domaines, en même temps.
Des contraintes? «Oui, mais que nous essayons de transformer en opportunité». Car, «c’est en tenant compte de l’ensemble de ces éléments que nous irons de l’avant». Pour El Hajjouji, «ça a des effets vertueux sur chacun des compartiments à respecter».

Propos recueillis par Bachir THIAM

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