AFP
NEW YORK (Nations unies) — Le chef de l’ONU Ban Ki-moon a appelé lundi à une résolution “urgente” de la crise au Sahara Occidental de peur des retombées dans la région du conflit faisant rage au Sahel, en particulier au Mali, a-t-il dit dans un rapport au Conseil de sécurité.
“La montée de l’instabilité et de l’insécurité au sein et autour du Sahel requiert une solution urgente de ce conflit qui dure depuis longtemps”, a-t-il alerté dans ce rapport.
Son envoyé personnel pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, avait déjà eu de tels propos au début du mois à Alger, alors que se poursuivait l’intervention militaire contre des djihadistes au Mali.
Celui-ci, dans la région depuis le 20 mars, s’est engagé dans de nouvelles tentatives de négociations entre le Maroc et le mouvement indépendantiste du Front Polisario. Il a notamment rencontré les autorités marocaines et algériennes, ainsi que des représentants du Polisario.
“Tous les gouvernements consultés ont soulevé de sérieuses inquiétudes quant au risque que les combats au Mali puissent avoir des retombées dans les pays voisins et contribuent à radicaliser les camps de réfugiés du Sahara Occidental”, a précisé M. Ban.
Selon le rapport, un dirigeant de la région a décrit ces camps comme “une bombe à retardement”.
Le Maroc propose une large autonomie pour la région, mais ce plan est rejeté par le Polisario, soutenu par l’Algérie, qui milite pour un référendum d’autodétermination. Ce conflit remonte aux années 1970.
Les Nations unies y ont une mission, la Minurso, chargée de surveiller le cessez-le-feu depuis 1991.
Depuis plusieurs années, des groupes liés à Al-Qaïda sévissent dans les pays de la bande sahélo-saharienne. Une intervention franco-africaine, qui a débuté le 11 janvier, a chassé en partie du nord du Mali ces groupes qui ont occupé cette région pendant plusieurs mois en 2012.
Christopher Ross, également passé par la Mauritanie, doit achever sa tournée le 3 avril et présenter ses conclusions au Conseil de sécurité le 22 avril prochain.
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