Les premiers labels Casablanca Finance City
Brookstone Partners Morocco et AD Capital
Pas moins de 20 lettres d’intention à l’instruction
CASABLANCA Finance City (CFC) tient ses premières entreprises labélisées. A l’issue de la première réunion annuelle de la commission du futur hub financier régional, qui s’est tenue hier, pour statuer sur les premières demandes du statut, deux sociétés financières ont reçu la licence CFC. Il s’agit de Brookstone Partners Morocco, entreprise de Private Equity et AD Capital, une société de gestion d’actifs. «Les deux entités ont postulé pour le statut octroyé aux entreprises financières», nous apprend-on auprès de Moroccan Financial Board (MFB), le pilote du futur centre.Brookstone Partners Morocco est une filiale de Brookstone Partners New York qui gère des fonds investissant dans le secteur des technologies vertes et de l’agroalimentaire en Afrique du Nord et de l’Ouest. La deuxième entreprise, AD Capital, est la filiale d’Emirates International Investment Company (EIIC). Elle gère des actifs traditionnels et alternatifs au Maghreb et en Afrique de l’Ouest.Le management de MFB ne compte pas s’arrêter à ce stade. Selon Saïd Ibrahimi, directeur général, «plusieurs entreprises nationales et internationales postulent au statut CFC». Il ajoute que «le Moroccan Financial Board a reçu une vingtaine de lettres d’intention à fin décembre 2011». Il semble que les multiples road-shows effectués à travers le monde par Ibrahimi ces derniers mois commencent à donner leurs fruits. Pour aller plus loin, une délégation du MFB se déplacera en Afrique pour une prise de contact avec les pays membres des deux unions monétaires UEMOA et CEMAC. Les premiers contacts se feront notamment en Côte d’Ivoire, au Gabon et au Sénégal.Entre-temps, l’offre immobilière de la future place de Casablanca se précise. La première tranche est «bouclée». Des accords d’intention ont été signés pour plus de 230.000 mètres carrés qui concernent des banques marocaines et des partenaires extérieurs. Même les prix ont été arrêtés et les sociétés ont déjà choisi leur terrain.Par ailleurs, sur le volet juridique, le plus gros est fait. Toutefois, un projet de modification du statut est en cours de discussion (cf. L’Economiste du 22 décembre 2012). Il est question de modifier les conditions d’éligibilité ainsi que le type d’entreprises éligibles au statut CFC. Pour donner une dimension plus globale à l’offre Maroc, le chantier de la formation n’a pas été oublié. Plusieurs accords ont été passés avec des universités, dont Al Akhawayn, pour travailler sur les programmes, les conditions d’accès à des masters spécialisés dans les métiers de la finance.
Points noirs
LÀ où le bât blesse, c’est au niveau de la connectivité. «Les choses se font plus lentement, en dépit d’une prise de conscience générale pour faire avancer ce chantier», disait Abdellatif Jouahri, président du conseil d’administration de MFB (cf. L’Economiste du 22 décembre 2011). Pour lui, «il faut aller plus dans le concret pour déterminer les mesures afin d’améliorer ce hub de transport».
Autre point noir, la mise à niveau du marché des capitaux. En effet, le paquet est, actuellement, mis sur les compartiments PME, devises et marché à terme. A ce titre, MFB prévoit de signer un accord avec Luxembourg, à l’image de celui conclut avec Singapour en 2011, pour l’accompagner au niveau des activités des OPCVM, des banques privées… Le chantier CFC avance donc «valablement», d’autant plus que selon Nizar Baraka, le ministre des Finances, «le projet fait partie des priorités du gouvernement».