New York, 23 nov (MAP) – Les prochaines élections législatives au Maroc ne doivent pas être appréhendées comme une “fin” mais le “commencement de la nouvelle ère” et un “test” pour les formations politiques et leur capacité à assimiler rapidement les réformes contenues dans la nouvelle constitution, a affirmé, mardi à New York, Ahmed Herzenni, membre de la Commission consultative de révision de la Constitution.
La nouvelle constitution adoptée massivement par les Marocains a posé les bases d’un système démocratique, a-t-il souligné lors d’une table-ronde initiée par le “Council on Foreign Relations” (CFR), think tank basé à New York, ayant pour but d’analyser la politique étrangère américaine et la situation politique mondiale.
“Tout le monde s’interroge sur le taux de participation, le considérant comme un test pour les réformes engagées”, a expliqué Herzenni, mais la constitution a posé le cadre d’un système démocratique qui maintenant doit être “mis en oeuvre sur le terrain” et c’est là qu’intervient, selon lui, le rôle des partis politiques qui doivent accompagner les profonds changements voulus par les Marocains et illustrés dans la méthodologie démocratique, inclusive et transparente avec laquelle la loi fondamentale a été élaborée.
“Le vote massif en faveur de la loi fondamentale en est le meilleur témoignage, et renforce davantage la légitimité historique de la Monarchie marocaine qui a fait preuve d’une capacité d’adaptation et d’ajustement aux aléas nationaux et internationaux. Et cela est une spécificité du Royaume”, a-t-il souligné lors de cette rencontre axée sur les “Réformes du printemps arabe : perspectives des élections au Maroc”.
Rappelant les grandes lignes du nouveau texte constitutionnel, il insistera sur le préambule qui consacre les fondements de l’identité marocaine plurielle. De même, il évoquera la séparation souple et équilibrée des pouvoirs. Ce socle de valeurs démocratiques est également basé sur la primauté de la loi, expression suprême de la volonté de la Nation, et l’égalité de tous les citoyennes et citoyens devant elle, avec l’élection des représentants du peuple au sein des institutions élues, nationales et territoriales, au suffrage universel direct.
Ainsi “les élections libres, sincères et transparentes constituent le fondement de la légitimité de la représentation démocratique”, une légitimité adossée au principe de corrélation entre l’exercice de responsabilités et de mandats publics et la reddition des comptes.
Dès lors, se pose la question de savoir, si les partis politiques ont été aussi réactifs face aux changements pour aborder dans la sérénité ces échéances électorales ?, s’est-il interrogé devant l’assistance formée de journalistes, universitaires et chercheurs versés dans la question du monde arabe.
Pour M. Herzenni, les partis politiques doivent faire leur mue “pour s’adapter aux nouvelles exigences des réformes”, estimant que celles-ci doivent d’abord se faire de l’intérieur ce qui “nécessite un certain temps”.
Cependant, a-t-il fait observer, certains signes sont encourageants quand à la participation des citoyens à ce scrutin. Il en veut pour preuve les inscriptions sur les listes électorales qui ont connu une augmentation par rapport aux élections de 2007, atteignant jusqu’à 80 pc du potentiel des votants. Un autre point qui pourrait militer en faveur de la participation est la présentation d’une nouvelle classe d’élus, pour la plupart plus jeunes qui pourraient être un facteur attractif pour un électorat, en majorité âgé de moins de 25 ans.
Les “transformations au Maroc” ont été également abordées à l’université de Columbia avec des étudiants en journalisme, dont de jeunes Marocains, avec lequels, M. Herzenni a évoqué la “révolution tranquille” au Maroc dans une région traversée par de profonds soulèvements, mais aussi les importantes réformes politiques et socio-économiques initiées dès l’avènement du nouveau règne, tels les droits de l’Homme à travers l’Instance équité et réconciliation (IER), le code de la famille et la régionalisation, en plus des grands chantiers socio-économiques.(MAP).
© MAP 23 NOV 2011