Friday, December 27

Le moussem des cierges de Salé, un patrimoine immatériel pour accompagner l’évolution de la société (doyen des Chorfa Hassouniyines)

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Salé – Le moussem des cierges de Moulay Abdallah Benhassoun, organisé à Salé en commémoration de la fête de Aïd Al Mawlid Annabaoui, constitue une tradition ancestrale à préserver et un “patrimoine immatériel” susceptible d’accompagner l’évolution de la société, a indiqué le doyen des Chorfa Hassouniyines, Abdelmajid Hassouni.

Dans une déclaration à la MAP, à l’occasion du début de cette manifestation, samedi à Salé, M. Hassouni a souligné que ce Moussem, organisé cette année sous le thème “La grandeur du Maroc et le Patrimoine authentique”, est de nature à contribuer à la consolidation et à la préservation de l’identité face à la mondialisation et aux changements que connaît la société.

L’organisation de cette manifestation vise l’enrichissement intellectuel, l’animation mais également à enraciner l’amour de Dieu et du prophète dans les esprits des musulmans et à participer à l’éducation des jeunes générations, a-t-il ajouté.

La confrérie Hassouni veille, depuis sa création à Salé, à jouer un important rô le pour promouvoir la culture à travers notamment l’encouragement du dialogue entre les cultures et les civilisations ainsi que le soufisme, dont le besoin est de plus en plus grandissant, et qui offre une sérénité en se vouant au Tout-Puissant, a poursuivi le doyen de cette confrérie.

La culture soufie, a-t-il rappelé, véhicule des valeurs de fraternité, d’amour, de solidarité ainsi que la paix entre les peuples.

Il est temps, a-t-il dit, d’inscrire le Moussem des Cierges de Moulay Abdellah Benhassoun dans la liste du patrimoine immatériel de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la culture (UNESCO) mais également d’introduire cette manifestation dans les manuels scolaires en vue de toucher les générations futures.

Le choix du thème de cette année n’a pas été fortuit, a tenu à préciser le doyen de cette confrérie, qui a souligné que ce choix traduit la diversité que connaît le Maroc authentique et riche de son patrimoine notamment les monuments historiques, architecture ainsi qu’une mosaïque de genres musicaux (musique andalouse, Melhoun, Aita Issaoua, Gnawa et l’art du Madih et Samaa).

Le programme du moussem organisé jusqu’au 11 février sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI , comprend notamment des veillée soufies et une soirée de musique andalouse.

Une conférence sera également organisée sous le thème “le renouvellement de la foi par la tradition prophétique” en plus de la tenue d’une soirée de Madih et Samaa, des ateliers sur la calligraphie arabe ainsi qu’une caravane du livre et une exposition regroupant des photographies de portes historiques de la ville de Salé.

La procession des cierges de Salé : symbole de l’attachement des Marocains à leur authenticité

Salé –

La procession des cierges organisée depuis quatre siècles à Salé par les Chorfa hassounis à l’occasion de l’Aïd Al Mawlid Annabaoui représente un symbole de l’attachement des Marocains à leur authenticité et à leurs traditions ancestrales.

L’organisation de ce moussem, organisé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, témoigne également de l’attachement des Marocains aux valeurs islamiques et au patrimoine culturel.

La procession des cierges remonte au règne du Sultan saâdien Ahmed El Mansour Addahbi (1578-1603), qui avait été très impressionné, lors de son séjour en Turquie en compagnie de son frère Abdelmalek Essaadi, par les festivités marquant l’Aïd Mawlid Annabaoui, particulièrement par la procession des cierges. Il décida alors de consacrer et faire valoir cette tradition ottomane d’Istanbul.

La première célébration de cette procession dans plusieurs villes marocaines remonte à l’an 986 de l’hégire.

En effet, la ville de Fès fit des oriflammes peintes, Marrakech en papier et Salé en cire et c’est dans cette dernière cité que cette tradition perdure faisant naître sur la rive de Bouregreg, ce prestigieux et pittoresque Moussem des cierges de Sidi Abdellah Benhassoun, que les générations se sont relayées pour le faire revivre tous les ans.

Le Sultan Ahmed El Mansour Addahbi chargera le soufi Sidi Abdellah Benhassoun(1515-1604) de veiller au bon déroulement de ce moussem, devenu par la suite l’apanage de sa descendance.

Né à Fès en 920 h/1515, Sidi Abdellah Benhassoun Abou Mohamed Abdellah Ben Hassan Alkhaldi Al Hassani Al Idrissi, plus connu sous le nom de Benhassoun, fut une sommité de son temps. Il avait puisé et affiné son savoir auprès de grands ouléma de Fès, tels Abdelouhad Al Ouencharissi et Abderrahmane Doukkali, deux Imams et prédicateurs de la Qaraouyine, ou Abdallah Habti, cheikh de la Zaouia du Jbel Lach’hab, dans les environs de Chefchaouen.

En l’an 990 de l’hégire, la ville de Salé avait organisé son premier Moussem du genre, avec une procession de cierges en couleurs chatoyantes, dont la conception et la réalisation par les maîtres artisans requièrent finesse et originalité.

Au fil des siècles plusieurs familles se sont succédées à la fabrication de ces cierges, les plus célèbres sont celles d’Oubia depuis 450, la famille El Mir, El Hoceini et Lamrnissi et la famille Chekroun.

Actuellement, cette mission est confiée à la famille Belakbir. Un mois par an, les maalems s’enferment dans leur atelier pour y travailler jour et nuit. Ils fabriquent avec des moules en bois des fleurs, carrées, losanges, bleus, rouges, verts, jaunes, blancs et noirs qui une fois collés, formeront une mosaïque sur des structures en bois représentant des minarets.

Le moussem des cierges débute par la procession, organisée après la prière d’Al Asr, à la veille de l’Aïd Al-Mawlid (qui correspond cette année au 4 février).

En tête du cortège marchent les descendants du mystique Sidi Abdellah Benhassoun, suivis des ouléma et prédicateurs puis viennent ensuite les porteurs de cierges et la population.

Ce cortège sillonnera les principales artères de la ville de Salé en passant par la place Achouhada (Bab Bouhaha), jusqu’au mausolée de Sidi Abdellah Benhassoun. Cette procession sera suivie dans la soirée par des festivités marquées notamment par la tenue d’un festin auxquels sont conviés tous les participants et les familles nécessiteuses, l’exécution de la “danse de la cierge” et l’interprétation de chants de la musique andalouse avant de procéder à la cérémonie de l’allumage des cierges qui sera accompagnée de chants du samaa et du madih.

Les organisateurs de cette procession prévoient également durant cette soirée, une conférence sous le thème “l’intégrité territoriale”. Le programme de ce moussem qui se poursuivra jusqu’au 11 février, sera marqué par l’organisation d’une soirée musicale à la zaouïa Hassounia, des veillées soufies et des lectures collectives du Saint-Coran dédiées aux âmes des martyrs marocains.

Figurent au menu de cette manifestation, l’organisation d’une conférence sous le thème “renouvellement de la foi à travers la sounna du prophète Sidna Mohammed”, outre l’organisation d’un festival du madih et du samaa.

Les organisateurs ont également prévu l’organisation d’une exposition de livres, des ateliers, une exposition sur la calligraphie arabe, des cérémonies de signatures de livres, des spectacles de théâtre, la visite de sites et monuments historiques ainsi qu’une opération de circoncision d’enfants orphelins.

La cérémonie de clô ture aura lieu à la grande salle de la préfecture de Salé.

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