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Des occidentaux djihadistes dans le nord-Mali
Si depuis un certain temps, dans le nord Mali les groupes islamistes voient leurs rangs renforcés avec des combattants venus du Soudan et du Sahara occidental, des occidentaux tentent également de les rejoindre.
Mercredi les autorités de Bamako ont arrêté un jeune djihadiste français, soupçonné de vouloir monter un réseau d’une dizaine de membres, composées de Tunisiens, d’Algériens, de Sénégalais et de Français.
Un afflux de djihadistes venus d’Europe ?
Les autorités sécuritaires maliennes pensent que plusieurs dizaines de jeunes Européens, dont des Français, ou de jeunes Africains vivant en Europe, seraient enclin à joindre les groupes armés qui occupent le nord du mali depuis 8 mois. Mais pourquoi ces jeunes occidentaux s’engagent-ils dans le djihadisme ?
« C’est dû à l’endoctrinement. Des gens qui pensent que la cause islamiques ou la tendance salafiste mènent une lutte légitime par rapport à d’autres tendances de l’islamisme. Concernant la France, beaucoup les jeunes Maliens qui y vivent se sentent marginalisés ou désœuvrés et ils n’ont pour répère que la religion, » affirme Moumouni Soumanou, professeur de sciences politiques à l’Université de Bamako et expert en gouvernance démocratique.
Risque de prises d’otages
La venue des jeunes occidentaux pourrait accroitre le risque de prise d’otages, alors que plusieurs travailleurs humanitaires sont toujours en captivité. Pour Ulrich Delius, responsable Afrique de l’organisation allemande « La Société pour les peuples menacés », le fait que les pays occidentaux paient les rançons pour leur libération est une grave erreur :
« L’Europe a d’une certaine façon une coresponsabilité dans la situation qu’on a aujourd’hui parce qu’elle a cofinancé pendant des années les rançons exigées pour la libération des otages de ce terrorisme. »
Ulrich Delius recommande aux pays occidentaux de ne plus payer les rançons pour libérer leurs ressortissants. Il leur conseille également d’œuvrer à ce que leurs ressortissants ne se rendent pas dans des zones instables. Et concernant le jeune Français arrêté mercredi au Mali, la justice française vient d’ouvrir une enquête sur son cas.
DW.DE