Friday, November 15

Le congrès du Polisario plombé par le rapt des humanitaires : Chasse aux opposants dans les camps de Tindouf

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Mohamed Jaouad Kanabi

Les récents kidnappings d’humanitaires du mois d’octobre dernier au camp Hassi Rabouni de Tindouf, ont plombé l’atmosphère du 13e Congrès du Polisario qui se tient du 15 au 20 décembre à Tifariti et qui se voulait être soi-disant une “étape décisive” dans l’action des séparatistes. Bien affaiblis par les derniers changements survenus dans la région après la chute du régime de Kadhafi, leur principal pourvoyeur de fonds et fournisseur d’armes, ils ne savent plus où donner de la tête. D’ailleurs, depuis que les robinets sont fermés, le Polisario ne fait que commettre bévue sur bévue et la première d’entre elles en est certainement, l’enlèvement le 20 octobre dernier, de ressortissants européens (deux Espagnoles et une Italienne) par des Polisariens au camp de Hassi Rabouni à Tindouf. Les otages ont ensuite été revendus à une dissidence d’AQMI, répondant au nom de la « Jamaat Tawhid Wal Jihad Fi Gharbi Ifriqiya » et qui, comme par hasard, est toute nouvellement à l’œuvre dans la région. Elle est très certainement au même titre que la nébuleuse, à sa solde.

De cela, il s’en est suivi, une chasse à l’homme pour retrouver les prétendus auteurs du rapt par le Polisario interposé, histoire de faire bonne figure auprès de l’Occident. C’est d’ailleurs dans cette perspective qu’il a annoncé, à la veille de son Congrès, l’arrestation d’un groupe de « onze criminels » qui seraient « derrière l’acte terroriste ». Pour ce faire, il n’a pas hésité à violer l’intégrité des frontières maliennes et aller y cueillir quelques apprentis truands laissant par là sévir en toute liberté et quiétude le cerveau de l’opération. En réalité, ces supposés criminels que le Polisario qualifie de tels, ne sont que des opposants qui soutiennent le plan d’autonomie. Cette chasse frénétique aux opposants sert en même temps à détourner les regards braqués sur le Polisario, dont la complicité avec les groupes jihadistes d’AQMI dans le rapt est avérée. La déclaration de Mohamed El Bouhali qui reconnaît l’arrestation de membres de son mouvement tout en imputant la responsabilité de ce qui est advenu au… Maroc, en est de cette contradiction l’évidence même.

En attendant, dans les camps du Polisario, les temps y sont devenus de plus en plus durs depuis l’enlèvement des Occidentaux. Les sécessionnistes utilisent le prétexte sécuritaire pour faire régner un climat de suspicion et de terreur contre toute dissidence. Au motif de rechercher les éléments qui ont facilité le rapt des trois volontaires européens, les arrestations et les interrogatoires se sont multipliées. Mettant à profit une situation a priori en leur défaveur, la direction du Polisario l’exploite pour resserrer un peu plus la vis et dévier l’attention sur l’aide alimentaire qu’elle détourne en faveur de ses proches dont la propre femme de Mohamed Abdelaziz impliquée au premier degré. La cause de l’enlèvement des trois ressortissants est, tout simplement, qu’ils étaient trop regardants quant à cela.

Il convient de rappeler à ce propos que des trafiquants de drogue, issus des rangs du Polisario, avaient été arrêtés en Mauritanie et au Mali en décembre dernier. Leur chef, Sléitine, et ses compères étaient connus pour se livrer à toutes sortes de trafic : armes, drogues, contrebande de cigarettes, écoulement sur les marchés des pays voisins de l’aide humanitaire internationale envoyée aux camps. Cette activité lucrative avait été provisoirement reléguée au second plan par l’épisode libyen, lorsque des centaines de mercenaires du Polisario avaient rejoint la Libye pour prêter main forte à Kadhafi.

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