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Ils sont venus de Belgique assister à l’inauguration de Dar Al Janoub : Larbi Khatouta et Ahmed El Ktibi

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Libération

Ils sont venus de Belgique assister à l’inauguration de Dar Al Janoub : Larbi Khatouta et Ahmed El Ktibi
Larbi Khatouta : “Nous sommes chez nous au Sahara et nous devons laisser faire le temps”
PROPOS RECUEILLIS PAR Ahmadou EL KATTAB El-Katab | Samedi 2 Juin 2012

Ils sont venus de Belgique assister à l’inauguration de Dar Al Janoub : Larbi Khatouta et Ahmed El Ktibi

Larbi Khatouta est président de la Maison de la culture maroco-flamande de Bruxelles «Daarkom». Le nom Daarkom, choisi pour cette institution, a une double signification. Si, phonétiquement, en arabe il veut dire «Chez vous» ; en flamand, il signifie «Vous de là-bas, venez ». Daarkoma été inaugurée en 2007, par les ministres marocain et belge de la Culture, sur le site d’un des plus anciens théâtres en plein-centre de Bruxelles dans l’ancien Théâtre de la gaieté, donc au cœur de l’Europe. Elle a pour objectif de sortir les immigrés, toutes communautés confondues, vivant en Belgique des ghettos où ils ont pris l’habitude de vivre, mais aussi de rapprocher les peuples les uns des autres. Daarkom n’est pas destinée aux seuls Marocains et Belges, elle s’adresse et accueille tous les visiteurs de toutes les nationalités.

Libé : Quel rôle peut jouer Daarkom pour le rapprochement des peuples ? Larbi Khatouta : Daarkom se veut un lieu de rencontre, un laboratoire pour former un mixage, d’abord entre les communautés marocaine et flamande et leur culture, mais aussi entre toutes les communautés vivant en Belgique. La devise de Daarkom est issue du dicton marocain « Inconnu mal-aimé ». On doit aussi se rapprocher les uns des autres, faire connaissance pour enrayer la haine. Daarkom a en fait la même mission que Dar Al Janoub, à savoir la diffusion de la culture marocaine. Comment voyez-vous les relations entre les deux institutions et dans quelle mesure Dar Al Janoub peut-elle être intégrée dans les programmes Daarkom ? La mission de Dar Al Janoub est un peu à l’image de Daarkom : faire découvrir la culture marocaine du Sahara à Rabat qui est le cœur du Maroc. Ce qui permet aux gens du Nord de se rendre compte de la culture de cette partie du pays. Je suis tangérois vivant en Belgique. J’ai beaucoup hésité avant de décider de venir à cette inauguration. J’avais peur de l’inconnu qui m’attendait et croyez-moi, je ne regrette pas d’être venu. J’ai été agréablement surpris par l’hospitalité et la chaleur que j’ai rencontrées. J’étais heureux de voir que nos compatriotes ont su et pu réussir l’organisation d’un tel évènement. Si Daarkom, à Bruxelles représente toute la mosaïque qui forme la culture marocaine, Dar Al Janoub nous fournira le plus qui concerne la culture du Sahara. Si je dis Sahara, Dar Al Janoub englobe tout ce qui concerne le Sahara du Sud comme de l’Est. Nous serons heureux de montrer à nos visiteurs marocains ou belges les composantes de la culture du Sahara où tout le monde ne peut pas se rendre, du fait de la distance. On ne peut parler, dans le contexte actuel, de Daarkom ou Dar Al Janoub, sans parler de la situation au Sahara. Que fait Daarkom pour expliquer le problème ? On ne doit pas mêler la politique et la culture. Daarkom est d’abord à vocation culturelle. Cependant, personnellement, j’ai écrit une chanson qu’interprète un artiste flamand qui exprime la position de tous les Marocains pour défendre la marocanité du Sahara. Nous sommes convaincus de notre juste cause. Nous sommes chez nous au Sahara et devons laisser le temps faire.

Ils sont venus de Belgique assister à l’inauguration de Dar Al Janoub : Larbi Khatouta et Ahmed El Ktibi
Ahmed El Ktibi est député bruxellois et adjoint au maire de Bruxelles. Larbi Khatouta est, quant à lui, président de la Maison de la culture maroco-flamande, Daarkom à Bruxelles. Ce tandem belge d’origine marocaine était présent à l’ouverture de Dar Al Janoub. Patriotes marocains convaincus, ils étaient là pour voir dans quelle mesure leurs institutions respectives peuvent coopérer avec ce nouveau-né du patrimoine culturel marocain. Libé a rencontré Ahmed El Ktibi. Entretien. Libé : Monsieur le député, vous avez assisté à l’ouverture de Dar Al Janoub. Quelles sont vos observations ? Ahmed El Ktibi : D’abord, j’ai été agréablement surpris par l’accueil, mais aussi par la bonne organisation, la diversité, les couleurs et la saveur des produits exposés, la chaleur des hommes et des femmes. Cette chaleur est le reflet de l’hospitalité séculaire des Marocains, en général et des Sahraouis, en particulier. En tout cas, ce projet au bon démarrage duquel nous avons assisté, est d’une grande importance et nous lui souhaitons tout le succès et toute la pérennité. Vous êtes à la fois marocain et parlementaire belge. Comment qualifiez-vous les relations entre vos deux pays ? C’est un fait, j’ai la double nationalité ; par conséquent, j’ai deux patries et j’en suis fier. Je suis content d’être chez moi au Maroc, comme je le suis quand je suis en Belgique. Nous sommes nombreux à avoir cette chance et d’être, dans ce cas, les Marocains ayant la double nationalité. Je considère que nous sommes un trait d’union entre nos deux pays. Nous constituons un plus pour leurs cultures respectives. Ce que nos compatriotes belges ne peuvent ignorer. Donc, le fait d’être originaire d’ici, bien intégré là-bas fait qu’il y a un lien positif qui s’installe. Je pense que les relations entre les deux pays, peuvent être qualifiées de bonnes, globalement. Pourquoi globalement ? Parce que dans les pays européens, il n’y a pas qu’une position. Comment les Belges voient-ils la proposition marocaine d’autonomie pour les provinces sahariennes? Les Belges sont, globalement, comme je l’ai dit, pour la proposition du Royaume et pour la position marocaine, en général. Mais il y a toujours des fractions et des groupuscules d’extrême gauche, encore nostalgiques des années de la guerre froide qui sont contre cette proposition. Il y a aussi des intérêts géopolitiques qui dominent parfois. Comme il y a des sans opinion sur le problème. Mais nous autres Marocains, n’épargnons aucun effort pour soutenir la proposition et la position de notre pays, dans le cadre de ce qu’on peut appeler la diplomatie parallèle et le lobbying que les autorités marocaines doivent encourager davantage. Il y a aussi l’action de la société civile que nous devons encourager, sans être contre tel ou tel pays, mais défendre les intérêts de notre pays.

Qu’est-ce que Dar Al Janoub ?
Dar Al Janoub est un département de la Fondation marocaine pour le patrimoine sahraoui d’origine du Sahara de l’Est ou du Sud du Maroc
Parmi ses objectifs figurent :
– L’organisation d’expositions sur le plan national et international des produits de l’artisanat sahraoui ainsi que les produits ayant un lien avec le patrimoine culturel sahraoui ;
– La collecte et la commercialisation de ces produits ;
– L’introduction des associations ayant rapport avec ces produits.
C’est ainsi que lors de l’exposition de la mariée organisée la semaine dernière à Rabat par la Chambre de l’artisanat et à laquelle ont participé les artisans de plusieurs régions du Royaume, Dar Al Janoub était l’invitée d’honneur. Elle était représentée par une association de Tan Tan.
La présidente de cette association, Salka Bourdiji, nous a fait la description suivante de Dar Al Janoub :
Dar Al Janoub constitue ainsi un pied à terre pour le monde associatif, les artisans et tous les intéressés par le patrimoine culturel, l’artisanat ou le développement socioéconomique des provinces sahariennes. Elle nous permet d’avoir un chez nous et un espace où nous pouvons exposer et faire connaître nos produits, d’une part. D’autre part, Dar Al Janoub nous permet de participer aux expositions et festivals. Dans ce cadre, notre association participe à l’exposition organisée par la Chambre de l’artisanat de Rabat, cette semaine.
Dar Al Janoub sera une exposition permanente où tous les Sahraouis pourront présenter leurs produits, à longueur d’année, ajoutant que cette initiative suscite beaucoup d’espoir et d’enthousiasme chez les acteurs de la société civile sahraouie et les artisans.

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