Libération
Mourad Tabet
Relèvement du niveau de menace contre les ressortissants étrangers dans la région de Tindouf
Le Polisario vient de recevoir un autre coup de massue de la part du gouvernement espagnol. Après les événements d’In Amenas au sud-est de l’Algérie, le gouvernement de Madrid a recommandé aux Espagnols d’éviter de se rendre aux camps de Tindouf contrôlés par les séparatistes et où règnent l’insécurité et le crime organisé.
L’Espagne déconseille à ses ressortissants les déplacements dans les camps de Tindouf suite à l’”aggravation de la situation sécuritaire dans le Sahel, à l’évolution des événements au Mali et aux actions terroristes qui ont eu lieu à In Amenas, en Algérie”, souligne le ministère espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération cité par l’agence MAP.
La même source a ajouté dans un communiqué que les recommandations données aux ressortissants espagnols d’éviter les voyages aux camps de Tindouf sont toujours de mise en raison du “relèvement du niveau de menace contre les ressortissants étrangers dans la région”.
La même mise en garde émane également du ministère italien des Affaires étrangères qui a déconseillé ses ressortissants de rendre aux camps de Tindouf, Mali, Niger, Libye et Mauritanie. Selon la MAP, citant un communiqué publié sur sa page web “voyager en sécurité”, le ministère italien des Affaires étrangères recommande à ses ressortissants de “suspendre tous les voyages non indispensables dans les camps sahraouis” à Tindouf, dans le sud-ouest algérien. Dans le même sens, le Polisario a décidé d’évacuer de ses camps les coopérants étrangers qui ne travaillent pas dans des domaines importants comme l’assistance sanitaire, et ce «pour risque terroriste à cause de la guerre du Mali», informe l’agence espagnole «EFE» en ajoutant qu’il s’agit «d’une mesure de sécurité».
Pour rappel, deux Espagnols (Enric Gonyalons et Ainhoa Fernandez Rincón) et une Italienne (Rossella Urru) qui travaillaient dans le domaine humanitaire ont été pris en otages le 23 octobre 2011 près des camps de Tindouf par des groupes terroristes appartenant à AQMI en connivence avec des milices du Polisario, et n’ont été relâchés que le 18 juillet 2012 dans le Nord du Mali, après un accord sur la libération d’au moins un islamiste détenu en Mauritanie.
Juste après cette opération, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo, avait pris la décision de retirer les coopérants espagnols qui travaillaient au camp de Tindouf pour «l’insécurité croissante», et ce en dépit de l’opposition des associations espagnoles qui soutiennent les séparatistes.