Friday, November 15

Jihadisme et uranium…

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Perspectives

Abderrahman Mekkaoui – (…) L’armée malienne, depuis 1960, n’a jamais maîtrisé le terrain de l’Azaouad sa présence était  faible et concentrée dans les villes de Gao, Tombouctou et Kidal. Le reste du territoire est resté entre les mains des indépendantistes imazighen comprenant les tribus « Bribiche », « Ifoughass » et « Tiblil ». C’est ce qui leur a permis une grande liberté dans leur activité illicite sur un territoire qui dépasse les 5,2 millions Km2, du Darfour au Burkina Fasso. Les Imazighen n’ont jamais acquis, depuis 1960, leurs revendications légitimes et gardent toujours à l’esprit le rêve de l’indépendance qui leur a été promis par le Général De Gaulle via la création d’un Etat indépendant, le Targuistan comprenant le Sud algérien et le Nord du Mali, l’Azawad. D’ailleurs, dans les négociations d’Evian, le FLN s’engage via une clause à organiser un référendum d’autodétermination pour la population Touareg du Sud algérien, chose reniée par la suite. Dans ce contexte, le Maroc qui appuie le pouvoir malien pousse vers un projet d’autonomie dans l’Azaouad semblable à celui envisagé pour le Sahara marocain. Et on comprend pourquoi Alger oppose son véto. Ce conflit est lié au problème du Sahara oriental marocain et par voie de conséquence à l’évolution future des provinces sahariennes récupérées par le Maroc (…) Les tribus mauritaniennes qui nomadisent au Mali et entretiennent des relations commerciales avec les tribus de l’Azaouad, région qui subit une sécheresse croissante, refusent toute implication de son armée dans ce conflit. La deuxième raison est inhérente au recrutement de milliers de jeunes sahraouis, en proie au désespoir à Tindouf, par le Mujao, mouvement dont les chefs sont des Mauritaniens et des sahraouis rêvent de favoriser l’endiguement du Maroc et, partant, mener des opérations à partir de l’Atlantique contre la marine royale (…) Les tribus Bribich, Ifoughas et Tiblil, des amazigh d’origine marocaine, peuvent contribuer à la solution. Le Maroc, en exploitant ses anciens réseaux tribaux, peut jouer un rôle déterminant ramenant le MNLA, sécessionniste, et une fraction d’Ançar Eddine, ces islamistes radicaux, à une table de négociation avec les jeunes putschistes maliens, anciens élèves des académies militaires du Royaume. Avec pour toile de fond un projet d’autonomie de l’Azaouad dans le cadre de l’unité du Mali. C’est de la sorte que l’on évitera les écueils de la radicalisation des Touaregs. La thèse entretenue par Ted Moss rappelle qu’il y a encore une marge de négociation que seul le Maroc peut jouer pour endiguer les risques d’une conflagration régionale. La dimension cultuelle n’est pas à dédaigner non plus et le rôle des zaouias, les Tidjanis, les Kadiris, les Rahmanis, les Chadilias, les Oulouiya, devant jouer comme le ciment de l’unité du Mali (…)

 
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