Ahmadou El-Katab | Mercredi 28 Mars 2012
Les dernières fuites de documents et leur remise à la presse, les vols d’armes offertes par Alger et leur saisie par l’armée algérienne contre laquelle ces mêmes armes ont été utilisées par des trafiquants et des membres de groupes islamistes et les marches de protestation contre le maintien des membres de la direction du Polisario dont le chef lui-même, ont provoqué l’ire de Mohamed Abdelaziz.
Cette colère, l’inamovible patron du Polisario, l’a exprimée en ordonnant aux quelques membres des services de sa sécurité auxquels il fait encore confiance, l’incarcération de plusieurs fonctionnaires et employés de son proche entourage.
Mais ce qui a surtout exacerbé la colère de l’homme fort de Tindouf, c’est l’amertume due, ces derniers temps, à une succession d’évènements qui lui sont défavorables sur les scènes maghrébine et africaine.
Sur le plan maghrébin, le rapprochement entre Alger et Rabat n’est pas fait pour plaire à Abdelaziz et sa clique, surtout après l’appel à un sommet des cinq Etats du Maghreb lancé par le président tunisien, lors de sa tournée maghrébine, réunion qui exclurait le Polisario et l’appel au retour du Maroc au sein de l’Union africaine souhaité lors du dernier Sommet.
La dernière réunion informelle tenue à Manhasset au début de ce mois s’est, en effet, déroulée dans un contexte politique et diplomatique peu favorable aux séparatistes et à leur thèse.
Tout s’ajoute aux positions claires exprimées par la France et les Etats-Unis en faveur de la proposition marocaine d’autonomie au Sahara. Cette situation a provoqué un grand malaise à Tindouf entre les tenants d’une position intransigeante à l’égard du Maroc et une frange, plus réaliste, qui considère contre-productive une telle rigidité.
Si les contestations et les marches des jeunes scandant “Aziz dégage” ne sont pas du goût de ce dernier, c’est ce doute qui va grandissant chez certains proches d’Abdelaziz qui l’a davantage mis mal à l’aise.