Thursday, November 7

Anniversaire du 20 février: Tiède au démarrage

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Anniversaire du 20 février: Tiède au démarrage

Faible mobilisation à Marrakech

La foule n’était pas grande à Marrakech pour ce premier anniversaire du mouvement. A peine 400 participants ont répondu à l’appel du mouvement et sont descendus dans la rue dimanche dernier. Parmi eux beaucoup de curieux d’ailleurs. C’est à 10h30 que la section marrakchie du mouvement a commencé sa marche pacifiste, encadrée par des militants habitués aux manifestations du M20. Comme pour chaque manifestation, plusieurs membres du PSU accompagnaient et soutenaient les jeunes. Les slogans scandés appelaient aux réformes, à la lutte contre la corruption… Le gouvernement Benkirane n’a pas été épargné. L’itinéraire a démarré place Bab Doukkala pour aboutir à Jamaa El Fna. Les forces de sécurité se faisaient plutôt discrètes. En dehors des agents de circulation et ceux portant des dossards de couleur orange, les services de sécurité étaient en civil, suivant de loin les manifestants.
B. B.

Rabat: Risque de confrontations
A l’instar des autres villes du pays, les militants du 20 février de la région de Rabat ont programmé une marche hier vers 16h à partir de la place de Bab Al Had. A l’heure où nous mettions sous presse le M20F craignait des confrontations avec les participants d’une autre marche anti-20 février. «Des conférences figurent également au menu pour faire le bilan», rappelle Abdelhamid Amine, vice-président de l’AMDH. Le «mouvement va se poursuivre car les revendications soulevées au début par le mouvement de 20 février n’ont pas trouvé de réponses concrètes auprès des responsables du pays», ajoute-t-il. Parmi ces revendications on retient «la réforme de la Constitution permettant la fondation d’un Etat de droit». Concernant le nouveau gouvernement dirigé par Benkirane, Amine tient à rappeler «qu’il ne diffère en rien des précédents».
N. E. A.

Tanger: Le 20 février en perte de vitesse
A Tanger, jadis un des fiefs du mouvement du 20 février, les manifestants semblent avoir perdu de leur superbe. Quelques centaines de membres se sont donné rendez-vous ce dimanche à l’occasion de l’anniversaire de la première marche. Aux premières heures de la matinée, ils n’étaient qu’une centaine, mais vers 12h30, heure du démarrage de la manifestation, ils avaient atteint les 500 manifestants. Parmi les slogans, les habituels appels à la lutte contre la corruption auxquels s’est joint, pour la première fois, le thème du logement, une thématique d’actualité surtout depuis le durcissement de ton de l’Etat envers l’habitat informel. La marche devait passer par les quartiers populaires de la ville, surtout celui de Casabarata pour rassembler des sympathisants et les badauds en cours de route, à l’instar de ce qui s’est passé en 2011. Le point de rassemblement final sera comme il est de coutume pour le mouvement du 20 février la Place des nations, sauf changement en cours de route comme lors de précédentes marches, l’objectif étant de laisser dans le doute les forces de l’ordre.

Anniversaire du 20 février:

Les célébrations n’ont pas attiré grand monde, dans la matinée
Les tiraillements internes et le désengagement d’Al Adl Wal Ihssan lui ont été fatals

Dimanche 20 février 2011, les jeunes du mouvement qui porte le même nom sont sortis dans leur première manifestation après des semaines de mobilisation sur les réseaux sociaux comme Facebook. Un an après, les membres du mouvement du 20 février ont tenu à célébrer l’anniversaire du déclenchement des manifestations. Le grand rassemblement était prévu dimanche à partir de 16h. A l’heure où nous mettions sous presse, les sections des différentes villes se préparaient pour le départ des marches. A Casablanca, un peu plus d’une centaine de manifestants étaient déjà présents à la place des Nations Unies durant la matinée. Ils étaient répartis sur deux groupes de débats autour d’orateurs qui expliquaient les objectifs de la mobilisation et les raisons qui ont empêché le mouvement de gagner l’adhésion populaire. Les membres du 20 février semblent remettre en cause l’approche adoptée, admettant que «la participation des ouvriers et des paysans, et même de la classe moyenne, reste très faible». Ils avancent qu’ils comptent «changer de stratégie dans leur confrontation avec l’Etat». «Il faut étudier en profondeur la structure du Makhzen pour mieux porter les coups», scandait un militant, ajoutant qu’il «faut aussi aller à la rencontre des masses populaires, notamment dans les souks hebdomadaires dans les régions rurales». Les marches du dimanche étaient organisées sous le signe «de la poursuite des protestations et du maintien des revendications». La section locale avait appelé à un sit-in de 24 heures à partir de samedi à 16h, à la place des Nations Unies, qui avait abrité la première manifestation du mouvement un an auparavant. Ce sit-in n’a visiblement pas pu attirer grand monde. Les banderoles reprenaient les principaux slogans du mouvement. La plus visible réclamait «la destitution immédiate du gouvernement, la dissolution du Parlement et le jugement des personnes impliquées dans des affaires de corruption». Seules quelques photos de manifestations ainsi que des dizaines de militants allongés par terre laissaient deviner l’existence d’un sit-in. Les vendeurs de pop-corn, les plats de nourriture posés à même le sol, ainsi que des petites tentes où les militants avaient passé la nuit donnaient à cette manifestation un air de pique-nique. Les slogans scandés par les manifestants sont loin de refléter la réalité du mouvement, pris de court par les réformes entreprises. La refonte de la loi fondamentale et l’organisation d’élections avancées qui ont porté le PJD au pouvoir… ont participé à l’affaiblissement de ce mouvement. Les revendications lors des premières manifestations, aussi radicales fussent-elles, avaient certes permis d’accélérer le processus de réformes. Mais les jeunes du 20 février n’ont pas su coller aux évolutions et se sont obstinés à se référer aux mêmes revendications. Leur radicalité, allant même lors de certaines manifestations à réclamer «la chute du régime», n’attire pas les citoyens. Un an après la naissance du mouvement du 20 février, force est de constater qu’il manque toujours de leadership et de clarté au niveau de ses positions.

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